La Ville a acté l’extinction de ses lampadaires entre minuit à 5 heures du matin, qui sera effective dans les prochains jours. Nous vous expliquons les raisons qui ont motivé ce choix.
Ce débat s’est imposé ces derniers mois : faut-il éteindre l’éclairage public ? A Issou, la municipalité a tranché et décidé de couper l’éclairage de minuit à 5H. Seules exceptions : la RD 190 et la Rue de la Gare, et pour des raisons techniques, les rues adjacentes à ces deux secteurs.
Face à l’urgence climatique, nous devons faire preuve de responsabilité. De la fabrication des lampadaires au recyclage des ampoules, en passant par la production d’électricité, l’éclairage artificiel est une source importante de rejet de CO2 dans l’atmosphère. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), l’éclairage public mondial sera responsable d’ici 2030 de la moitié des émissions de CO2.
Pollution lumineuse, biodiversité et économie d’énergie
Autre conséquence générée par le surplus d’éclairage artificiel : la pollution lumineuse et son impact sur la biodiversité. Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), la lumière artificielle affecte notre faune. Même l’avenir de certains fruits et légumes est menacé (bourgeonnement prématuré, réduction du travail de pollinisation…). Et du fait de cette lumière artificielle, nos propres rythmes biologiques sont aussi impactés.
Par ailleurs, trop tirer sur la corde pourrait conduire à d’éventuelles pénuries provisoires d’électricité. L’énergie n’est pas une ressource inépuisable, nous le savons. Dans un souci de cohérence et d’exemple, la Mairie a décidé de ne pas maintenir ses illuminations de Noël. Même chose pour le panneau d’information lumineux, désormais éteint entre 23H et 6H du matin.
Pour information, d’autres communes du territoire (de taille comparable) suivent une logique similaire (Magnanville, Porcheville, Mézières-sur-Seine, etc).
L’absence d’éclairage n’augmente pas l’insécurité dans la commune
Rien de plus normal que de s’interroger sur les conséquences de certaines de ces mesures en matière de sécurité. Nous y attachons de l’importance. Raison pour laquelle la durée de coupure ne s’étale que de minuit à 5H, moment où une grande majorité d’administrés sont chez eux. En outre, cette décision se calque sur les horaires de la ligne ferroviaire J, afin de ne pas réduire le sentiment d’insécurité chez les travailleurs qui se rendent à leur travail tôt le matin.
En outre, aucune étude nationale récente ne montre une augmentation de la délinquance liée à une extinction des réverbères. Au contraire, en France, d’après les chiffres recensés par les compagnies d’assurance et la gendarmerie nationale, 99 % des délits nocturnes auraient lieu dans des rues parfaitement éclairées et 80 % des cambriolages auraient lieu le jour, les malfrats ayant besoin d’un minimum de lumière pour opérer.
Autre crainte qui peut être balayée : l’insécurité routière. En 2019, 12 000 communes pratiquaient déjà l’extinction de l’éclairage public en pleine nuit sans relever une augmentation du nombre d’accidents. Au contraire, la Direction Centrale de la Sécurité Publique remarque que les automobilistes ont tendance à être plus prudents dans des zones non éclairées.
Au regard des éléments connus, compte tenu des enjeux vitaux qui en découlent, prendre cette décision était notre devoir.